Kill! Kill! Kill!

De : Jimmy Massey et Natasha Saulnier – traduit par Emilie Saada [publié aux Editions du Panama].

Adaptation et mise en scène : Alexandre Drouet.

Assistante à la mise en scène : Sabrina Nicolucci.

Avec : Hugues Hausman.

Costumes : Valérie Leclercq.

Scénographies et lumières : Alexandre Drouet.

Production : Le Projet Cryotopsie et l’Atelier 210, avec l’aide de la Communauté française – service Théâtre

Description : Adaptation du témoignage dérangeant et brutal de Jimmy Massey, ex soldat américain revenu d’Irak atteint du syndrome de stress post-traumatique, « Kill ! Kill ! Kill ! » retrace le parcours du jeune homme depuis son enrôlement dans le Corps des Marines pour lequel il deviendra ensuite recruteur, jusqu’à l’invasion d’Irak en 2003 où il se retrouve impliqué dans plusieurs massacres de civils. Avec une sincérité troublante, Jimmy Massey nous fait partager une prise de conscience humaine et politique.

Dates et lieux des représentations : du 18 avril au 12 mai 2007 à l’Atelier 210.

 

REVUE DE PRESSE :

Le Soir – 25 avril 2007

La guerre en Irak par un repenti

« Le mensonge, comme une digue effrontée, ne tiendra plus longtemps. L’invasion de l’Irak par les Etats-Unis a été – et reste – un bourbier. Au discours impérialiste du président Bush vient répondre un témoignage de première main.

Jimmy Massey, jeune soldat repenti, a signé en 2005 le livre Cowboys from hell (« Les comwboys de l’enfer »), qui raconte les bavures et les morts de civils entraînées par l’armée américaine. L’ouvrage est paru en France, aux Editions du Panama, mais pas aux Etats-Unis. Logique.

Le jeune metteur en scène Alexandre Drouet donne un nouvel écho à ce violent témoignage en l’adaptant pour le théâtre, sur les planches de l’Atelier 210, à Bruxelles. Inutile de dire que ce monologue, rebaptisé Kill ! Kill ! Kill !, est salvateur. Non, la guerre n’est pas jolie. Non, elle n’entraîne pas de modestes « dégats collatéraux ». La guerre est une horreur qui voit mourir des hommes, des femmes et des enfants, parce que les soldats paniquent et tirent dans le tas. Ce portrait confirme la honte que le conflit inspire, à travers un récit sans oeillères.

Un tel témoignage aurait pu bouleverser. Mais la mise en scène place le monologue à distance, tant physiquement qu’émotionnellement. D’abord récitatif, séparé de nous par un proscenium qui l’éloigne, Hugues Hausman ne parvient pas à nous faire vibrer. On suit bien son récit, on voit les images, mais son ton reste littéraire, perdu sur la vaste scène.

Peu à peu, comme pris par son propre texte, l’acteur va trouver une émotion plus concrète, capable de nous toucher aux tripes plutôt qu’au cerveau. Son jeu perd de son artifice et gagne en stupeur, en chaleur et en inventivité. C’est un peu tard, mais l’effort donne son sens à une entreprise urgente : dénoncer un mensonge nuisible à la planète. »

Laurent Ancion

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Photos © Alain Trellu